Constituée de la charpente, de couche d’isolant, des dispositifs de ventilation et anti-humidité et surtout de la couverture, la toiture avec les fondations constituent sans doute les éléments les plus importants d’une construction. Les fondations la maintiennent dans le temps sur une base stable tandis que la toiture, en plus de sa contribution à sa stabilité, assure sa protection contre toutes agressions extérieures verticales. Par ailleurs, formant une couche isolante ventilée, au-dessus de l’ensemble, la toiture permet de vivre dans une atmosphère intérieure confortable et saine, à coût de chauffage et de climatisation, réduit. Ainsi, la mise en œuvre de la toiture mérite la plus grande attention. L’intervention des professionnels de corps de métier différents s’avère plus que nécessaire et tout problème qui se présente après, aussi léger semblât-il, ne doit pas être négligé. Quoi qu’il en soit parmi les composants de la toiture, la couverture assume en plus, d’autres rôles. Effectivement, constituant le dernier rempart contre l’extérieur, elle doit permettre aux autres de mieux assurer leurs missions, en bien canalisant par exemple l’évacuation de l’eau de pluie. Et surtout, ce qui n’est pas moindre, l’aspect esthétique et décoratif du bâtiment, lui revient en partie. À propos de matériaux de revêtement de toit, l’éventail de choix est bien vaste. Pour les maisons individuelles, la tuile en terre cuite reste néanmoins la plus répandue dans tout le territoire français. Cependant, grâce à l’évolution technologique, le mot tuile devient de plus en plus une dénomination de forme, car il y a actuellement, les tuiles en béton, en verre, photovoltaïque, en fibre ciment, etc.
Généralités sur les tuiles en terre cuite
Le choix du type de couvertures de tuile en terre cuite, plate ou creuse, traditionnelle ou mécanique est souvent guidé par le style architectural spécifique de la région, par le climat (zone pluvieuse et venteuse ou ensoleillée), par l’environnement (proximité de site classé), mais aussi par son goût personnel et par son budget.
Ainsi, le type de tuile courant dans le sud de la France diffère un peu de celui utilisé dans le reste du territoire. En effet, la zone méditerranéenne bénéficiant de soleil une grande partie de l’année ont un toit à faible pente et la tuile qui lui est adaptée est la tuile canal, assez lourde par rapport aux autres. La tuile plate, en revanche, plus légère, convient à une pente élevée (approchant presque la verticale), à toutes les courbures si bien qu’avec elles on peut recouvrir sans problèmes des formes complexes. Cela est possible grâce à l’existence des accessoires en tuiles, telles que les tuiles faîtières, les tuiles chatières, les tuiles d’angle, les tuiles de rive, etc. Dans le nord du pays, avec son climat plus rude, étant des zones beaucoup plus boisées, on traite la surface par engobage, par émaillage, avant l’utilisation pour les rendre plus résistantes au gel et aux mousses.
Ainsi, grâce au progrès technologique, quelle que soit l’architecture de la construction, les conditions climatiques de la région, il existe toujours de type de tuile en terre cuite qui soit adapté au bâtiment.
Par ailleurs, toutes les tuiles sont reconnues offrir une esthétique traditionnelle, personnalisable grâce aux multitudes de formes, de format et de teintes présentées par les tuiles sur le marché. Il existe jusqu’à 150 formes de tuiles et plus de 200 teintes et leur couleur ne s’altère pas avec le temps au contraire elle s’en patine.
De longévité élevée (35 à 80 ans, allant même jusqu’à 100ans), elles sont toutes imperméables, possèdent une assez grande résistance au vent et aux chocs et intègrent une performance thermique remarquable. Donnant une impression chaleureuse, car naturelle, elles sont de ce fait saines et écologiques. Toutefois, cette dernière qualification est discutable il y a un certain temps, car produite d’une façon plus ou moins industrielle, leur fabrication dont la phase de séchage requiert d’assez importantes énergies grises. Mais, actuellement, les fabricants ont mis au point des procédés permettant de la réduire d’une façon notable. On distingue trois grands types de tuile en terre cuite : les tuiles plates, canal et à emboîtement, malgré les nombreuses formes et les multiples variantes :
- Les tuiles plates, à bord irrégulier pour se rapprocher des tuiles d’origine.
- Les tuiles canal présentant des empreintes comme si elles étaient fabriquées à la main.
- Les versions à côte ou au relief des tuiles à emboîtement, etc.
Les trois grands types de tuiles, quelques indications de prix
Les tuiles canal
Ce sont les tuiles les plus anciennes, de forme tronconique, plus large en bas qu’en haut, assez lourdes, elles conviennent au toit à faible pente (zone ensoleillée du sud de la France où le bon écoulement des eaux pluviales ne constitue pas une priorité). Elles requièrent une charpente assez solide et vont toujours par deux : la tuile de dessus ou tuile de couvert et la tuile de dessous ou tuile de courant. Leurs formes les permettent de s’assembler par glissement, dans ou sur la tuile qui la précède, avec face convexe vers le bas pour les tuiles de couvert et face concave vers le haut pour les tuiles de courant. Les versions plus récentes de tuiles courantes, sont dotées de tenons ou talons les permettant de s’accrocher au liteau et ne pas glisser ou encore de dispositifs de verrouillage invisible pour maintenir le couvert. On obtient ainsi un toit formé d’ondes régulières.
Avec 10 à 12 tuiles pour I m2, une tuile canal coûte entre 0, 60 et 2 euros selon surtout ses dimensions (40 ou 60).
Les tuiles plates
Légères se prêtant aux formes complexes et adaptées aux pentes fortes (45 à 60 °), elles sont sans doute les plus esthétiques et sont utilisées pour recouvrir des monuments historiques (vernissées, se déclinant sous différentes couleurs permettant de former un motif, type losange). De forme rectangulaire, à bord arrondi (écaille, variante de plus grand format) ou en pointe, la tuile plate est munie de talon (ergot) ou de trous pour assurer la fixation. Ainsi, le recouvrement se faisant au minimum de moitié et pouvant aller jusqu’au 2/3 permet d’avoir un résultat étanche.
1 m2 nécessite 12 à 100 tuiles plates et le prix d’une pièce varie de 0,5 à 2 euros.
Les tuiles à emboîtement ou mécaniques
Les tuiles à emboîtement sont les premières tuiles en terres cuites fabriquées industriellement ce qui explique la dénomination « mécanique ». Les cannelures ou les rainures qu’elles présentent leur permettent de s’emboiter avec recouvrement minimum. On obtient ainsi un revêtement peu pesant, facile et rapide à mettre en œuvre. C’est pour cette raison que la tuile à emboîtement est le type de tuile le plus utilisé (couvre 40 % de marché en tuile). À propos, la tuile romane, un type de tuile canal (à galbe moins important) se posant par emboîtement, constitue une alternative plus moderne avec les mêmes avantages.
Le prix d’une tuile romane se situe entre 1,4 et 10 euros.
Des éléments de toiture ayant la forme de tuile
La tuile en béton conçue sans cuisson à partir du mortier peut être colorée grâce à des pigments. Avec sa faible durée de vie, elle n’arrive pas à concurrencer la tuile en terre cuite et s’acquiert entre 0,5 et 2 euros par pièce.
Les tuiles photovoltaïques, de mêmes dimensions que les tuiles classiques, sont très intéressantes du point de vue économie d’énergie, mais restent inabordables par leur prix.
Les tuiles en fibre-ciment fabriquées après 1997 sont économiques et écologiques, mais de résistance médiocre et requiert beaucoup d’entretien par leur sensibilité aux mousses.
Les tuiles en verre ont un rendu moderne et esthétique pour une architecture contemporaine et intègre des nombreuses qualités (durée de vie très élevée, performance phonique et acoustique remarquable, puits de lumière intarissable, etc.), mais ne convient pas pour une chambre, car ne permettant pas d’ouverture.